L'ESPRIT COUBERTIN : CéSAR DU MEILLEUR ESPOIR, BENJAMIN VOISIN REVISITE PARIS 2024 AU CINéMA... ET C'EST DRôLE !

Les Jeux approchent et à moins de vivre dans une grotte, il est difficile de passer à côté de l’événement. Alors que les yeux du monde entier seront bientôt tournés vers la France, L’Esprit Coubertin arrive à point nommé au cinéma. Ce long métrage, le premier de son réalisateur, Jérémie Sein, suit un athlète pas comme les autres, Paul Bosquet, un pro du tir. Sous les traits du personnage, Benjamin Voisin signe un héros gauche, burlesque et attachant.

Le point de départ de ce projet est tout aussi loufoque que le film lui-même. C’est un article sur le nombre important de préservatifs distribués aux sportifs des Jeux de Pékin qui a inspiré le cinéaste - également coscénariste avec Mathias Gavarry. En s'immisçant dans la microsociété des athlètes en pleine ébullition, Jérémie Sein imagine un personnage inadapté au monde extérieur.

L’inspiration derrière ce Paul Bosquet ? “Mes goûts pour les comédies d’Adam McKay, la série anglaise The Office et Napoleon Dynamite, qui est l’un de mes films préférés”, explique le réalisateur. Ce héros a également un look bien à lui. Pour imaginer son allure, le metteur en scène se raccroche aux Simpson : “Les personnages de la série sont campés à la perfection, avec leurs caractéristiques bien définies. Je travaille comme ça, je fais attention à la coupe de cheveux, au costume. Paul, je l’avais imaginé comme un ranger de l’espace mais naze.”

Dès qu’il y a du risque, je fonce. Je peux me régaler ou me péter la gueule.

Et pour donner vie à ce “ranger de l’espace mais naze”, Benjamin Voisin se donne à fond. Afin de jouer Paul Bosquet, l’acteur avait en tête l’image du girafe. “Pour son regard bovin, sa façon de manger très lente et sa manière de fuir, constamment”, détaille-t-il. Le comédien - Césarisé en 2022 pour Illusions Perdues - a été séduit par le ton du scénario. “Dès qu’il y a du risque, je fonce. Je peux me régaler ou me péter la gueule.”

Une comédie prophétique

Il poursuit : “J’aime ce que Jérémie Sein propose : c’est un récit d’apprentissage. La bêtise quand elle est naïve et qu’elle demande à s’ouvrir avec la curiosité, c’est très beau. Ce n’est pas une bêtise crasse.” À l’écran, l’acteur est entouré d’Emmanuelle Bercot en coach explosive, mais aussi Laura Felpin, Grégoire Ludig et Rivaldo Pawawi - dont c’est le tout premier rôle.

À bien des égards, L’Esprit Coubertin a une dimension prophétique. Le film aborde des sujets de la société actuelle - même des punaises de lit - et tourne aussi à la dérision l’institution que représentent Les Jeux. “On a le droit de se moquer si on connaît le domaine sur lequel on écrit, ajoute Jérémie Sein. Je suis un fan absolu de sport et les Jeux font partie de mes premiers souvenirs de télé donc j’estime que pour s’autoriser à se moquer, il faut une acuité dans le regard sinon on se bide.”

Propos recueillis par Thomas Desroches, à l’Alpe d’Huez, en janvier 2024.

L’Esprit Coubertin est actuellement au cinéma.

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